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Théo Thibaut-Pinon, élu local de 23 ans : « Les jeunes sont constamment infantilisés »

Politique locale, nationale et même diplomatie : le meurthe-et-mosellan de 23 ans est sur tous les fronts. Photo Théo Thibaut-Pinon

Théo Thibaut-Pinon, élu local de 23 ans : « Les jeunes sont constamment infantilisés »

ENTRETIEN-Conseiller municipal divers droite de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle), employé au ministère de l’Agriculture, élève-officier de réserve dans la Marine et membre de plusieurs associations… A 23 ans, Théo Thibaut-Pinon cumule les engagements.

Théo Thibaut-Pinon, d’où vous vient cette boulimie d’engagements ?

« C’est la volonté de servir l’intérêt général. C’est aussi une quête de sens. Toutes mes études ont été tournées vers ça et mon engagement électoral aussi. Pourtant, mon père n’a jamais aimé la politique. Il ne vote plus depuis le mandat de François Hollande. Ma mère suit la politique comme tout le monde. Elle s’intéresse un minimum pour savoir comment ça fonctionne. Ils m’accompagnent, même s’ils ne comprennent pas toujours mes choix. Ça nous fait de très bonnes discussions à table ! Globalement, personne ne s’est jamais attendu à un seul des virages de ma vie. »

Vous avez été élu conseiller municipal en 2020, à 19 ans seulement. Avez-vous dû vous battre plus en raison de votre jeune âge ?

« Je me bats beaucoup pour la reconnaissance et la compréhension de la jeunesse. La moitié du conseil me considère encore comme un jeune opportuniste qui ne comprend rien. J’ai l’impression d’être sous tutelle. Les jeunes sont constamment infantilisés, même si on a des idées et des compétences. C’est un combat de société que je trouve très important. »

Quels sont vos autres combats ?

« Mon vrai sujet, mon combat principal c’est la paix internationale et la connaissance entre les peuples. Je suis membre de l’AADE, une association de futurs diplomates. Pour moi, la paix passe par les jumelages, par la compréhension des peuples. Ce n’est pas en regardant Arte ou Youtube qu’on comprend un peuple. Il faut pouvoir montrer qu’il n’y a pas que des requins dans le monde. Le combat de la nouvelle génération sera aussi de réhabiliter la chose politique et les débats. Je déteste le militantisme. On peut pas être d’accord avec toutes les idées d’un parti. Il n’y a rien de plus beau que la liberté. Je m’entends d’ailleurs toujours très bien avec Dahman Richter [conseiller municipal de Nancy dans la majorité PS de Mathieu Klein, NDLR]. C’est une crème. On vit les mêmes choses. Mais surtout, on se parle. On se confronte à la population, on est moins avec nos propres idées. Beaucoup n’y arrivent pas, les anciens n’y arrivent pas. La législature actuelle est un puits de vide détestable. Il faut réhumaniser la politique et lui redonner du sens auprès des citoyens. »

Propos recueillis par Thibaut Heberlé

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