Le projet de salle de shoot à Nancy toujours en attente à la mi-2024
COMPRENDRE-Dans le cadre du « plan errance » annoncé en 2022, la ville de Nancy comptait ouvrir une “halte de soins addiction” durant l’année 2024. Z’Est fait le point sur le projet et sur ce qui existe en France.
Ces salles permettent de réduire la transmission des maladies infectieuses et le risque d’overdose. Photo Pixabay
Nancy pourrait accueillir la troisième salle de shoot française. En effet, il existe des salles de consommation à moindre risque (SCMR) en France, également connues sous le nom de « salles de shoot ». Imaginées en l’Allemagne, qui a ouvert des salles dès 1994, ces installations fournissent un environnement sûr et médicalisé où les personnes peuvent consommer des drogues telles que le crack ou l’héroïne sous supervision médicale, avec à chaque fois l’objectif de réduire les risques liés à la consommation de drogues injectables, comme les surdoses et la transmission de maladies infectieuses. Ces salles offrent également des services de conseil et d’orientation vers des programmes de traitement de la toxicomanie. À Nancy, le projet “halte soins addiction” (HSA) devrait voir le jour en 2024.
Bien que ce projet soit controversé, et qu’il n’ait pas encore été concrétisé, la ville de Nancy affirme qu’il est toujours en cours. À la mi-2024, la date d’ouverture reste toujours incertaine ainsi que le quartier où ce projet sera finalement mis en place.
Il existe plusieurs HSA en France
Ouverte en 2016, la salle de shoot de Strasbourg est bien implantée dans la capitale alsacienne. Elle est accessible tous les jours, uniquement les après-midis et la salle recense désormais pas moins de 700 habitués chaque année. Le lieu est géré par l’association Ithaque.
Du côté de Paris, où elle a également ouvert en 2016, la salle de consommation à moindre risque est située près de la Gare du Nord. Offrant un espace sécurisé pour les usagers de drogue, elle est gérée par l’association Gaia-Paris. C’est d’ailleurs la première salle à avoir été inaugurée en France.
Le projet avorté à Marseille
Le projet de SCMR a été évoqué pour Marseille. Mais dès que la localisation du projet a été annoncée en octobre 2023, il a été confronté à une forte opposition de la part des riverains, notamment des parents d’élèves, des écoles et collèges voisins. Cette résistance locale a été amplifiée par l’opposition politique de droite à la majorité municipale de gauche. La présidente de la métropole d’Aix-Marseille Provence, Martine Vassal, a même demandé au maire Benoît Payan de renoncer au projet. Sous pression, il a été finalement renoncé au projet en janvier dernier.
Pourtant, une étude a montré l’efficacité de ces salles de shoot. C’est en 2021 que l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a présenté un bilan, après quelques années d’expérimentation à Paris et Strasbourg donc. Celui-ci note une diminution de la transmission des infections et des risques d’overdose ainsi que « des effets positifs sur la santé, un rapport coût-efficacité des SCMR acceptable pour la société et une absence de détérioration de la tranquillité publique directement attribuable aux SCMR ».
La ville de Besançon, dans le Doubs, a annoncé son projet d’ouvrir une HSA pour 2024. Si la ville dirigée par l’écologiste Anne Vignot concrétise la première, Nancy ne sera peut-être pas la troisième ville française à en proposer une.
Léa Odasso
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