Addiction et réseaux sociaux : une quête universelle de l’immédiateté
BILLET D’HUMEUR-« Dépêche-toi de venir sur la photo, c’est l’heure du BeReal ! » Combien de notifications se bousculent quotidiennement sur notre téléphone pour nous rappeler ô combien nous serions perdus sans elles.
Ces notifications, qui ne vous permettent même plus d’apprécier votre fond d’écran tant il y en a, viennent de votre surplus d’applications. D’abord les réseaux qui usent votre temps, pompent votre énergie et vous rendent moins productifs. Mais pas de panique ! Elles vous proposent d’activer un mode silencieux tard le soir quand vous devez dormir. Quelle gentillesse. Si elles le pouvaient, elles vous tireraient dessus à l’arme à feu et vous proposeraient après coup un pansement. Trêves d’allégories, le scroll infini qui vous rend premier averti, vous a déjà entre ses griffes.
S’ajoutent à ces satanés réseaux sociaux les applications de bouffe. Parlons des commandes passées au fast-food qui se trouve à 800 mètres de chez vous. Parlons du nombre de vos achats effectués parce que c’est trop compliqué de prendre le temps de sélectionner des produits frais au marché de votre quartier. Vous ne vous rendez pas compte que la graisse de votre paresse ne se loge plus dans votre ventre ou vos cuisses mais bien dans votre cerveau.
Mais la plus grosse distraction arrive seulement maintenant. Parmi la ribambelle d’applications qui ont le vent en poupe, les applis de rencontre ! Après avoir perdu du temps sur TikTok et pris du poids sur UberEat, vous voici aux portes du marché du célibat, prêt à consommer une relation en ligne. Prêt à sélectionner un être humain sous les mêmes conditions que vous achèteriez votre beefsteak à la boucherie du coin. Mais rien n’est perdu…
Et si vous décidiez de vous déconnecter quelques instants, de prendre le temps de devenir quelqu’un d’autre ? Vous prendriez uniquement le risque de redevenir un peu plus vous-même.
Benjamin Ecuyer
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